L’histoire de la construction de la chapelle de Nauzenac
Extraits de Sainte Marie-
Écrit par l’abbé D.-
Publié en 1878.
Les deux villages de la Mirande-
On a travaillé avec ardeur pendant une journée entière; les murs sont déjà à fleur de terre. On se félicite de ces beaux commencements, qui font concevoir de douces et précieuses espérances, on se promet un heureux et prompt succès. Le premier soir venu, chacun va se livrer à un repos laborieusement mérité, prendre, dans un sommeil réparateur, des forces nouvelles pour les prochains labeurs. L'homme propose, mais Dieu dispose ! Quelle ne fut pas la surprise lorsque, au matin du deuxième jour, on trouva à peu près démoli tout ce qu'on avait bâti la veille. On crut à la malveillance, à la jalousie, à quelque basse et ignoble vengeance, et, sans se laisser déconcerter par ce premier et léger échec, on reprit de plus belle. Mais voilà que le surlendemain et les jours suivants la même chose se renouvelle. Impossible d'aboutir : ce qui s'élève le jour retombe la nuit.
La foi simple et docile de nos pères n'eut pas de peine à voir dans ces événements une intervention surnaturelle, la manifestation de la volonté d'en haut !
Évidemment, la Sainte ne voulait pas être honorée en ce lieu. L'austère amante des solitudes ne pouvait s'accommoder du charme, de la fraîcheur, de la naturelle coquetterie de cette verte oasis, mieux accommodée aux distractions mondaines, aux folles joies et aux plaisirs profanes que propice au recueillement, à la prière et aux saintes contemplations, ses occupations familières autant que chères.
On se réunit, on délibère, on prie Dieu et sainte Madeleine de parler; puis, plein d'une confiance absolue dans les jugements, dans les décisions de la sagesse éternelle, le directeur, le chef de la pieuse entreprise monte sur le tertre voisin, et, lançant de toutes ses forces et perpendiculairement son marteau — auquel il a attaché un ruban aux couleurs de la Sainte — : Où le marteau tombera, dit-
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